Published Date: March 17th, 2023
Alors que nous nous dirigeons vers ce que nous espérons être bientôt la fin de l’hiver, une fête préférée est de nouveau là pour nous remonter le moral, quel que soit le temps : la Saint-Patrick. C’est la période de l’année où boire de la bière noire en pleine journée et marcher au milieu de la rue Sainte-Catherine ne sont pas seulement autorisés, mais activement encouragés. De nombreuses questions brûlantes peuvent nous diviser, mais nous pouvons au moins nous entendre sur une chose : le 17 mars, tout le monde au Québec est irlandais.
En réalité, beaucoup d’entre nous sont également irlandais le reste de l’année. Lors du recensement de 2016, 446 215 personnes dans cette province se sont identifiées comme étant irlandaises et, selon certaines estimations, 40 % des Québécois peuvent se vanter d’avoir un grand-parent ou un arrière-grand-parent irlandais. En fait, même si le lien avec la France est bien sûr très fort, on pourrait dire que nous sommes presque aussi gaéliques que gaulois.
Tout au long de l’année, des groupes se consacrent au renforcement de ce lien entre l’Irlande et le Québec, dont les retombées se font sentir des deux côtés de l’Atlantique.
Fondée en 1991, la Chambre de commerce Irlande-Canada (CCIC) de Montréal a pour mission de favoriser des relations commerciales étroites entre cette ville et l’île d’Irlande en offrant aux entreprises irlandaises un soutien et des possibilités de réseautage par l’entremise de séminaires, de déjeuners d’affaires, d’évènements sociaux et de conférences d’experts. Nous collaborons avec des groupes tels qu’Enterprise Ireland et Invest Northern Ireland afin de tirer le meilleur parti des occasions commerciales existantes.
En fait, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour que les entreprises irlandaises et québécoises travaillent ensemble.
La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est désastreuse pour la Grande-Bretagne, mais elle représente une grande occasion pour l’Irlande Nord et Sud – en relation avec le Québec et le reste du Canada. En d’autres termes, l’Irlande reste l’endroit idéal pour que les entreprises y installent leur siège européen.
Cela inclut l’Irlande du Nord, car le « cadre de Windsor » nouvellement proposé signifie que, malgré le Brexit, l’Irlande du Nord continuera à bénéficier du marché unique de l’Union européenne tout en restant à l’intérieur du Royaume-Uni. Même le premier ministre britannique Rishi Sunak l’a admis, en déclarant : « L’Irlande du Nord se trouve dans une position incroyablement spéciale, la position unique dans le monde entier d’avoir un accès privilégié non seulement au marché intérieur du Royaume-Uni… mais aussi au marché unique de l’Union européenne. Personne d’autre n’a cela… Et c’est là le prix. »
Pour les Québécois et les Irlandais, les avantages d’une collaboration commerciale sont évidents. Les deux nations ont de nombreuses similitudes. Elles sont toutes deux connues pour leur accueil chaleureux et leur fort esprit d’entreprise. La société industrielle québécoise, riche et à la fine pointe de la technologie, a une attitude très semblable à celle de l’Irlande. Nous sommes également tous deux forts dans un certain nombre d’industries clés, notamment les technologies numériques, les services financiers et la fintech, l’aviation, la construction et l’ingénierie, l’éducation, les sciences de la vie et la santé numérique – la liste est longue.
Les dirigeants canadiens ont travaillé dur pour faire du pays un environnement favorable, ce qui a donné lieu à l’élaboration de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Europe. Il s’agit de l’un des ensembles de réductions tarifaires les plus complets jamais réalisés dans le cadre d’un accord de libre-échange de l’Union européenne ; depuis son application provisoire en 2017, les entreprises irlandaises travaillant avec le marché canadien ont bénéficié de l’élimination de 98,6 % de toutes les barrières tarifaires canadiennes, ainsi que de l’ouverture du marché canadien des services aux entreprises irlandaises.
Tout le monde y gagne.
Ces dernières années, des dizaines d’entreprises irlandaises ont réussi à s’implanter dans le marché québécois, créant ainsi de nombreux emplois. Parmi les entreprises irlandaises qui font affaire avec succès dans le marché québécois, citons Multihog (déneigement polyvalent et balayage des rues), SportLoMo (solutions technologiques pour le sport), Keenan, Samco & Prodig (agrotechnologie et machinerie), Combilift (chariots élévateurs), Aerogen (soins de santé) et Vybe (démarrage d’une entreprise d’ameublement en ligne). Keywords Studios (jeux) et Aer Rianta International (vente au détail dans les aéroports) sont les plus gros employeurs irlandais à Montréal. Et il y a de la place pour beaucoup, beaucoup plus.
De même, les entreprises québécoises ont trouvé en Irlande une terre d’accueil naturelle. Toutes les entreprises canadiennes bénéficient d’une série d’aides et de services gratuits pour les aider à établir des bureaux en Irlande, au nord comme au sud. CGI, le géant montréalais des technologies de l’information, a récemment annoncé l’établissement d’une base à Belfast, avec la création de 50 emplois.
Des groupes tels que la Chambre de commerce Irlande-Canada reconnaissent les occasions significatives à Montréal pour les entreprises irlandaises et s’engagent à les aider à prospérer – renforçant ainsi les liens entre nos pays. En travaillant ensemble, nous nous réjouissons de continuer à renforcer les partenariats commerciaux entre l’Irlande et le Canada à l’avenir, le 17 mars et tous les autres jours de l’année.
Cet article a d’abord été publié dans La Presse et est reproduit ici avec son aimable autorisation.